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Voyons nos vies comme des œuvres d'art !

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16 avril 2012 1 16 /04 /avril /2012 17:23



  Art et Littérature bannière




 

 

  Titre :                                  La bête humaine

Auteur :                                Émile ZOLA

Éditeur :                               France-Loisirs

Genre :                                  Triller social

Série :                                    Les Rougon-Macquart. Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second empire.

Année de création :            1890

Année de cette édition :     1981

ISBN :                                   2724208471

 


 

L’intrigue :

 

Dans un petit appartement parisien appartenant à la compagnie de l’Ouest, donnant sur la marquise de la gare, Roubaud attend que Séverine, sa compagne, rentre enfin de ses emplettes. À son arrivée, ils échangent quelques mots puis passent à table. Roubaud dont une sourde colère avait commencé à poindre dans l’attente du retour de son épouse, se calme lorsqu’elle lui offre un petit présent. Un couteau neuf qui remplacerait l’ancien, récemment perdu. Dans le fil aiguisé de leur conversation, ils en viennent à évoquer leur protecteur, le Président Grandmorin, chez qui grandit Séverine. Elle est la fille de son ancien jardinier. Son père mort jeune, elle fut élevée par son bienfaiteur. À cette évocation, Roubaud surprend chez sa femme, comme un trouble soudain. Il décide de comprendre les raisons de ce trouble mais Séverine esquive les questions sur Grandmorin, qui semblent être embarrassantes. Quelque peu échauffé de ce curieux échange, de ce repas et du vin consommés, Roubaud cherche un câlin et l’obtient. Dans leur torpeur, alors qu’il contemple la bague de son épouse, qui se trouve sur le même doigt que son alliance, Séverine lui avoue dans un mouvement d’égarement, que ce fut le Président Grandmorin qui la lui avait offerte pour ses seize ans ; or, elle lui a toujours raconté que ce fut sa mère. Roubaud dont la violence devenait rapidement extrême, la secoue sans ménagement afin qu’elle s’explique sur ce mensonge, sur ce qu’il cache. Elle finit donc par lui avouer l’emprise du puissant homme sur la jeune fille qu’elle fut, les relations adultérines, les viols, l’omerta, le silence et la résignation. Son marie explose d’une monstrueuse colère et moleste sa femme à tour de bras. Il décide alors, dans sa jalousie folle et incontrôlée, de tendre un piège à Grandmorin et de le supprimer propre et bien…

 


La bete humaine


 

 

Mon avis :

 

Le pouvoir politique, celui de l’argent, le pot de fer qui malmène à loisir le pot de terre, le puissant qui assouvit fantasmes et caprices sur le dos des faibles, voici le voyage auquel nous convie Émile Zola, dans cette histoire menée à pleine vapeur, une vapeur glauque et brûlante, qui sans ambages, nous cuit de cette incroyable suffisance et déchéance dont sait si souvent faire preuve, l’Homme dit civilisé. 

S’appuyant sur des personnages ambigus et multiples, en particulier celui du frère d'Étienne Lantier, Jacques Lantier, dont la complexité de sa psyché fait de lui un être déséquilibré, un dangereux prédateur, Zola nous raconte l’atrocité qui s’impose si souvent, se trouvant toujours tout un tas de raisons obscures pour se pardonner son abjecte existence. Là où il y a l’humain, il y a la folie criminelle ; là où celle-ci se trouve, la douleur et le sang coulent, élancés sur les rails de la nécessité abjecte qu’a le Mal à se donner droit de cité.

C’est ainsi que le lecteur découvre en ce récit, tantôt la bête qui sommeille en chacun de nous, et qui trop souvent, prend le pas sur notre civilité, tantôt le politique qui préfère sauver quelques petits intérêts étriqués, plutôt que d’agir en homme intègre et équitable, caché sous l’égide facile d’un prétendu bien général.

Dans ce roman à l’articulation parfaite, à la mécanique luisante et bien huilée, qui nous conduit, étape après étape, avec une jolie montée en puissance, vers le dénouement, l’auteur nous démontre si besoin en est, que bien souvent, l’Homme n’a guère plus d’humanité en lui, que la froide machine issue de son génie constructeur, qu’il agit bien trop souvent, tel le train fou qui, dépourvu de chauffeur et lancé à pleine vitesse, traverse l’existence et l’espace en laissant derrière lui une âpre vapeur indigeste, en semant peines et sangs en toute inutilité, au nom de cette toute puissante stupidité, cette rivale de l’humanité que l’on pourrait nommer "bestialité".

 




 

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