La Littérature. (Poésies, haïkus, nouvelles, essais et romans.) Graphisme et musique. Culture.
Crime
parfait.
Caroline Loeb nous mène en cet album, en un univers mêlant harmonieusement la légèreté et la profondeur. Un fil rouge, rapidement se dessine. Celui de l’Authenticité. L’authenticité de nos relations avec les autres ; l’authenticité de notre regard sur l’alentour strict comme plus vaste ; l’authenticité de nos attentes, en nos existences de plus en plus menacées par un germe des plus virulents ; celui de la superficialité.
Nous retrouvons en Crime parfait, tout l’humour et le réalisme de Caroline, teintés d’un doux et jovial cynisme, en l’analyse de notre monde.
L’objet, quant à lui, annonce la couleur. Il est léché et de toute beauté. Les écrits sont du style manuscrit. Les images artistiques, révèlent un sentiment de déchirure, de beauté poétique et de mélancolie. Le visage quiet au regard profond de caroline, y amène cette touche de souplesse que nous retrouvons à l’écoute du disque. Le tout, sur fond noir, lui conférant une note de sobriété qui achève de rendre l’objet vraiment élégant.
Le visuel est parfaitement en accord avec l’écoute de l’album. Une euphonie se dégage de l’ensemble. Crime parfait nous procure de la détente, de l’émotion, une propension à la réflexion introspective comme davantage extravertie et également l’envie de s’égayer, en de délicieux clins d’œil à Mistinguett et Madonna.
1- Crime parfait.
Ce texte est un condensé de l’album. Je ne résiste pas à l’envie de vous le copier. Un pur ravissement.
On ne se donne pas on se lie
On s’marie pas, on s’associe
A son héros ou son bourreau
Telle une cible à son couteau
Plus ou moins bien aiguisé
Plus ou moins bien déguisé
Si l’amour est un crime parfait
J’en suis la victime rêvée
Qui essuie sans préméditations
Le sang de ses cent une passions
On ne se donne pas on s’abandonne
On ne s’épouse pas on s’empoisonne
Entre la vie et la petite mort
Il y a ce désir qui nous tord
De rire ou bien alors de larmes
Du crime retors sans états d’âme
Si l’amour est un crime parfait
J’en suis la victime rêvée
Qui essuie sans préméditations
Le sang de ses cent une passions
On ne se donne plus on se damne
On ne s’tringle plus on s’étrangle
On se laisse pour mort à l’amour
Finis les jamais les toujours
Les violons s’sont fait la malle
C’est la violence qui mène le bal
Si l’amour est un crime parfait
J’en suis la victime rêvée
Qui essuie sans préméditations
Le sang de ses cent une passions…
© Loeb - Chet
2- Tout est là.
L’authenticité, le noyau, l’essence des sens, sont bien souvent devant nos yeux.
Il suffit simplement d’enlever nos noires lunettes de superficialité et de chausser celles du cœur. La profondeur de l’éclat des êtres et des choses, alors, peut réellement se révéler…
3- La Place du mort.
Ce texte porte sur la solitude. Quand l’être aimé et espéré n’est pas ou n’est plus. Quand la vacuité enveloppe les choses qui ne sont pas partagées avec l’âme sœur…
4- Simplement.
Dans un univers me rappelant celui de Barbara, cette chanson appelle à l’introspection profonde.
Si le bonheur était en les choses simples ? Si la voie menant à la douceur de vivre se trouvait en cette quête ? Tout simplement…
5- Ecorchée.
Difficile de traverser la vie, quand on est d’une sensibilité exacerbée, sans être griffé, abîmé… écorché ; le cœur en l’attente d’être ravaudé.
6- On s’y fait.
L’oubli de la substance des choses, l’oubli de soi, guète l’individu au quotidien, alors que la frénésie de nos jours remplit sa vie… de vacuité.
Le vrai, passé aux oubliettes… on s’y fait… moyen.
7- Détails.
Une petite balade en cette ballade, sur le derme de l’être aimé, qui jusqu’en ses moindres détails, parvient à nous enlever si loin, en des nues de félicité.
8- Accointances.
C'est une chanson gavroche et jazzy, qui vous écorche légèrement les genoux, vous souille gentiment les joues, vous éclaire le sourire et vous pétille l’œil ; le béret insolemment de côté…
9- C’est l’extase.
Voici une jolie dilution contemplative à la chaleur d’un rythme ensoleillé.
Quand nos sens sont de ris emportés et que tout notre être vibre à la mesure de l’extase…
10- Tallulah, darling.
Craquante chanson en anglais, aux reflets d’antan ; chanson sucrée sur l’appréciation de l’autre, via le filtre suave et savoureux de l’amour…
When you’re good, you’re good
But when you’re bad, you’re better
11- T’étais pas là.
Magnifique plongeon dans les profondes vibrations du cœur, aux soufflets de l’accordéon qui se pleure.
Texte parlant et parlé, de l’absence cruelle ressentie par l’âme déchue et déçue, qui demeure en l’attente ; en l’attente ; en l’attente…
12- Like a virgin.
Mélangeons Madonna avec Mistinguett. Nous obtenons un délicieux cocktail ; nous acquérons une pétillante et truculente Caroline Loeb, en une exquise et primesautière interprétation de Like a virgin. Le tout, saupoudré au final, d’un soupçon de Marlène Dietrich…
Succulent !
13- Mais je n’s’rais pas Loeb.
Mistinguett ! Le music-hall… tout l’univers de Caroline !
Cette petite chanson enlevée
Lorsque vous l’écouterez
C’est vrai !
Que vous vous trémousserez
De votre tête à vos pieds
C’est vrai !
Un petit régal solaire, comme Caroline sait si bien nous les proposer.